idée Week end: week End en Suisse au Ski à Interlaken

L'idée du mois: week au ski en Suisse

Fin mars 2006, je n'ai pas skié depuis deux ans et si ca continue, je vais encore manqué la petite semaine annuelle de ressourcage au ski.
Peu pas prendre une semaine de vacances: les collègues, ils ont dit non.

Allez, rêvons un peu et jouons la flambleur: pourquoi ne pas prendre un train de nuit à gare de l'est et skier en descendant du train demain matin ?

Je me connecte sur le web, je prends la liste des stations suisses sur Skiinfo.ch

David, un confrère de Suisse m'a dit que, pour les accros du snowboard comme moi, c'était Saas Fe ou Crans Montana. Crans, j'ai déjà fait, c'est génial et j'aimerais faire autre chose.

Saas Fe: ça a l'air top, mais c'est loin de toutes les gares de chemin de fer. Donc, pour arriver avant midi, c'est pas gagné. Et commencer à skier après une heure fin mars, sauf si votre snowboard aime bien la soupe, c'est pas terrible. Saas Fe, ce sera pour l'année prochaine.

Alors que choisir: le site d'Interlaken est sympa et le nom de la station sonne bien. Interlaken, ca sonne bien.

Va donc, pour Interlaken. Voyages-sncf.com refuse de m'emmener jusqu'à Interlaken sous prétexte qu'il y a trop de changements. Je vous jure.

Bon, on va essayer un Paris Bale de nuit. Ca marche: départ 22h47. Arrivée: 4h50

Ensuite, on va sur sbb.ch, le site des chemins de fer suisses.

Lui, il veut bien m'emmener de Bâles (Basel en VO) à Interlaken. Départ 5h35. Arrivée: 7h39. Fantastique, ca me laissera le temps de merdoyer comme cela arrive fréquement quand j'organise un week end dans la précipitation. Comme je vous borde le terrain, essayer de faire le plein de sommeil, les nuits précédents ce week end improvisé.

Allez 15mn pour faire le sac week end express: bottes de surf, snowboard, crême écran total, stick à lèvres anti-froid, un rechange complet, un tshirt de nuit, quatre paires de chaussettes.

15 mn pour aller faire les courses: nécessaire à sandwich pour les pistes (gruyère, pain de mie, cornichons, tomate, mayonnaise, paté de tête, jambon), 6 petits packs de jus d'orange, 4 pommes, 2 bananes. 1 petite bouteille d'eau que l'on peut remplir à volonté.

Allez go, on est prêt.

Pour l'hébergement, j'ai décidé de voir sur place: fin mars, il y a de la place partout.

Je pars pour la gare, on achètera le billet au guichet: fin mars, il y a de la place dans tous les trains de nuit.

Bon, en arrivant à la gare, une guichettière me dit que le train part dans 1mn. Je fonce: on achetèra le billet dans le train. Yaura un supplément, mais on n'est pas à ça prêt.

Quel est le numéro du quai ? C'est surement qui est en train de sonner en ce moment. Ouf, je saute dans le train: il était moins une.

Je m'installe dans le wagon et je ferme mes yeux car demain, la journée sera longue. Bah voilà, pour un week end organisé en 1heure, cela se présente plutôt bien. Le comportiment dans lequel je suis a une espèce d'odeur particulière: celle de la folie douce, avec un arrière goût de la liberté. En m'endormant, je pense à un ami qui me disait que ce qu'il appréciait à Paris, c'était que l'on avait la possibilité de décider de prendre un avion ou un train pour n'importe où dans le monde et d'y être le lendemain. Personne n'en profite. Dommage pour personne.

Réveil par le contrôleur vers 4h30: trop dur. Je lutte pour ne pas me rendormir et ne sortir qu'à Chur à la frontière avec l'Autriche.

Passage de la douane un peu embrumé. Aucun des passagers qui est descendu avec moi à Bâles, ne comprend ce qu'il faut faire. Nous sommes 14 à nous partager la gare à cet heure précoce du jour. Ces deux pauvres sexagénaires qui ne comprennent pas pourquoi pour prendre l'avion en France, elle doit d'abord entrer en Suisse pour en sortir. Sourire.

En attendant, il faut avancer: je dois prendre mon billet pour Interlaken, mais évidement, tous les guichets sont fermés. Je dois donc surmonter ma peur des guichets automatiques (ne rigolez pas: les guichets suisses sont costauds: ils sont quadrilingues). Heureusement, après avoir appuyé sur deux touches en bluffant un peu, j'arrive à faire appaître Interlaken dans la liste des destinations proposées. Le prix proposé me semble correct (de toute façon, impossible de négocier avec l'automate). J'insère ma carte et il accepte de me donner le billet. Allez, maintenant, il faut trouver le quai: 5h00, 5h12, 5h34, 5h39.. sur l'affiche jaune Abfahrt, qui liste tous les trains au départ, je trouve le mien: quai 11. C'est une gare plus grande que je ne l'aurai crue.

Je me roule en boule et je me cale dans la position du dormeur. Je réussis à voler 1h30 de sommeil avant de voir que le soleil s'est levé pour laisser apparâitre un paysage épatant: le train suit la rive d'un lac bordé de montagnes et de chalets en bois.. Au fure et à mesure que le soleil et le brouillard se lèvent le paysage se fait de plus en plus majestueux. Quand je pense que l'on me dit au nez quand je dis que je prégère skier en Suisse qu'en France: il n'y a qu'en Suisse et peut-être en Autriche où l'on peut voir cela. Je préfère profiter de cette carte postale en 3D plutôt que de me rendormir.

Arrivée à Interlaken pas complètement opérationnel. Elles sont dans quelle direction les pistes de ski ? Je n'en vois pas la queue d'une. D'accord, les canaux de cette petite venise ou se réflètent les montagnes, sont charmants, mais je ne suis pas venu pour faire du kayak. Je veux chausser mon snowboard. Avec les tubes de Madonna que j'ai écouté sur mon ordinateur hier soir avant de m'endormir, je me dirige vers le centre d'info. Mauvaise nouvelle: il faut prendre un train pour aller skier. Je mets ma panoplie de skieur et sort mon surf de son sac et je fourre tout ce qui reste dans les consignes automatiques: je reviendrais le chercher en fin de journée et j'en profiterai pour chercher un hôtel ou une maison d'hôte (Ferienwohnung en VO). Risqué mais payant. Une heure plus tard, je suis arrivé à Grindelwald, la station la plus proche d'Interlaken (je me souviens maintenant: Interlaken est connu, un peu comme Albertville pour avoir organisé les JO, mais pas en tant que station). Je prends un forfait à la journée: demain, je serais peut-être ailleurs. Ces montagnes suisses, elles sont quand même mieux qu'en France: des chalets, du sapin, un payage maîtrisé mais pas industrialisé ou défiguré. Ya pas photo. En parlant de photo, je sors mon téléphone (pour prendre la photo). On verra si je peux l'envoyer à mes amis en France (dans dix ans, les ptits jeuns qui liront cet articles ne comprendront sans doute même pas le sens de ma interrogation).

Je chausse mon surf: bonne nouvelle, la lanière se sécurité censée attaché mon surf à mon molet est morte. On fera sans sécurité. En revanche, mes molets et mes cuisses fonctionnent: je retrouve les sensations dès les premières virages.

Je vous passe la journée au ski: pas mal de neige fondue mais trois ou quatre pistes noires bien sympa en fin de journée.

J'arrête de skier vers 17h30 (c'est l'avantage de la fin du mois de mars).

Dans le train qui me ramène à Interlaken, je me fais entourer par une bande de poteau et de potasses suisses, autrichiens et allemands. C'est évidement celui qui a un peu trop bus qui m'aborde en me parlant en français. Pas plus mal car mon allemand est un peu rouillé. Ca m'apprendra à ne pas être retourner skier en Suisse ou en Autriche depuis 4 ans. Sa copine au mec, est fâchée. En revanche, la fille qui est à côté d'elle et qui m'a souri lorsque nos regards se sont croisés, n'est pas fâchée. Oui, mais j'ai fait une rencontre à Paris, deux jours avant de partir. Il faut être sérieux. Oui, sérieux.

De toute façon, je serais bien en mal d'inventer une suite à ce sourire: elle est germanophone, mon allemand est rouillé et ils rentrent chez eux, bien plus loin qu'Interlaken.

Donc, je descends, je recupére mon sac à dos, consulte la liste des hôtels dans le hall de la gare (ils sont bien organisés en Suisse) et j'opte pour Walters Backpackers (oui, ce ne sera pas forcément le top luxe, mais vu l'argent que j'ai claqué dans le billet de train, il faut que je pense à mon banquiers). En errant à l'endroit où est censé se trouver Walters Backpackers, je tombe sur une trentenaire célibatare qui vient ouvrir la Lodge qui est censée être fermée (ne me demandez pas comment je sais qu'elle est célibataire): la proprio a oublié de dire à toutes les centrales de réservation sur le web où elle est inscrite qu'elle était fermée, alors des indiens de Londres, des japonais, des allemandes font la queue depuis une heure devant une lodge close. La fille est cool: elle me propose quand même une chambre.

Je m'installe: pour 20 euros, c'est une top affaire, même si je devrais partager ma chambre avec deux japonais qui arriveront vers 22h. En attendant, je retourne dans le quartier de la gare pour trouver un resto pas trop cher: je tombe sur un coréen qui a bien du mal à s'y retrouver. Je l'accompagne jusqu'à Walter's Backpackers, une guesthouse à la mode anglosaxxon que l'on trouve dans tous les lieux ou se croisent les routards. On peut y trouver des lits en dortoirs ou petites chambres pour 16 à 20 euros la nuit. Découverte surprenante dans une petite ville bourgeoise comme Interlaken. Le reste de l'offre hotelière est relativement classique pour la Suisse: avec une moyenne de 70 euros par chambre pour la nuit, le standard des hotels est relativement haut et l'on trouve même de petits palace avec le charme d'antan qui jouxtent les canaux. Idéal pour passer deux ou trois jours en amoureux entre deux étapes. Dîner romantique dans un des restaurants de l'avenue principale de la ville, en évitant les groupes de professionnels en séminaires ou les groupes de touristes japonais en goguette venus admiré le top of Europe, alias Jungfrau, un des sommets des Alpes Suisses a 3000 m d'altitude et des poussières. Petite balade dans la doucer de la nuit tombée sur les canaux où la ville se reflète de façon aussi charmante qu'à l'aube. Retour dans la chambre cossue et tendres étreintes jusqu'à pas d'heures. Bon, pas la peine de s'emballer, mais je peux rêver: je suis célibataire :-)

La plupart des touristes réservent désormais par internet où ils peuvent trouver de fortes réductions.

Je erre comme une âme en peine à la recherche d'un restaurant ouvert à 21h. Consigne: ne pas exploser le budget. J'arrive finalement à trouver un restaurant turque qui sert aussi des sandwich à base de saucisses 'bratwuster' et qui, au vu des chaînes de TV satellites diffusées se révèlera être un restaurant albanais....Avec l'intégration des pays de l'Est, on en aurait presque oublié cette petit ditacture qu'était l'Albanie.

Pour 10 euros, une portion de frites moyennes, un bon hamburger fait maison me remplissent bien l'estomac.

Retour à l'hôtel rapide, car je me suis engagé à rentrer pour 22h de façon à accueillir les deux japonais qui partegeront ma chambre. Arrivé à la guesthouse, je vois un taxi toutes portes ouvertes. J'imagine qu'il s'agit de mes japonais qui doivent vaineent essayer de rentrer dans notre chambre sans clés....

En fait de japonais, ce sont deux japonaises qui sont arrivées et visiblement pas enchantées d'avoir patienter 15mn pour découvrir qu'elles vont partager leurs chambres avec un homme. Visiblement aussi énervées que des parisiennes venant juste d'échapper au stress de la métropole, elles pestent contre la direction de la guesthouse qui a accepté leur réservation durant une période de fermeture. J'essaie de les faire décompresser en essayant de trouver une solution calmement, mais la plus grande, dont le visage a mal digiré l'acné adolescente, du haut de son mètre 55, ne désencolère pas. Bien qu'accessible à mes arguments, elle reste furieuse et ne pense qu'à deux choses: manifester son mécontentement: elle a pris le soin de réserver ses nuitées d'hébergement via le web, ce n'est pas pour se retrouver en galère à 22h et à plus de 15000 kilomètres de sa patrie.

Elles finissent par s'en aller: j'aimerais dire que cela m'a peiné, mais en les regardant s'éloigner, je me réjouissais, avec un air sourire en forme de banane sur le visage, de ce que je n'aurais pas à partager ma chambre ce soir et que j'aurais passer une nuit dans une station de montagne helvétique pour le même prix qu'une nuit dans le bouboui de Kayes au Mali

Astuces hygiène: en sortant fouillant dans mes affaires de toilette, je me rends compte que j'ai oublié un serviette éponge. Après 10 mn d'intense réflexion, j'ai trouvé la solution: prendre un tshirt de ma collection pour m'essuyer. Cela fonctionne plutôt bien. Couché, endormissement et récupérage dans la foulée et réveil le lendemain matin à 7h.

Très dur, car j'accuse le coup à la fois de la nuit passée dans le train la veille et de la première journée au ski. Du coup, j'emballe n'importe com mes affaires dans mon sac à dos, j'enfile ma combinaison de ski, mes chausssure de marche et je me dirige vers la gare pour prendre le petit train qui emmène à Lauterbrunnen, l'autre domaine skiable proche d'Interlaken. J'enfonce mon sac à dos dans les lockers de la gare, je retire de nouveaux francs suisse, je saute de le train et 2 stations plus tard, je m'apercois que si j'ai bien mon surf avec moi, je ne vais pas pouvoir en faire grand chose dans la mesure où j'ai mes chaussures de marche au pied, très pratiques pour atteindre la gare à pied, mais déjà moins pour chausser le surf. Descendage à la gare suivante. Reprise du train en sens inverse. Déchargage du lockers. Chaussage des bottes de surf. Rachetage de ticket de train. Remontage dans le train. Retraversage des paysages incroyables qui mènent à Interlaken. Descendement à Lauterbrunnen au pied d'un funiculaire et transfert dans un miniscule petit train qui traverser les forêts et pistes enneigées. Paysage incroyable que l'on pourrait croire issus d'une version moderne d'un conte des frères Grimm.

 

Pourquoi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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